Vous avez dépassé le diagnostic et surmonté la torture de la chirurgie, de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Vous avez des cicatrices, et vos cheveux repoussent. Les médecins vous disent que vous n'avez plus de cancer, qu'il n'y a aucun signe de maladie. Quel soulagement ! Alors... pourquoi ne faites-vous pas la fête ?
Beaucoup d'entre nous pensent que nous devrions être reconnaissants, être heureux en permanence, nous sentir chanceux et prêts à reprendre notre vie d'avant dès la fin du traitement. Parfois, ce sont nos familles et nos amis qui nous donnent l'impression que nous devrions déjà passer à autre chose. Mais ce n'est pas si facile, n'est-ce pas ? Le cancer n'est pas un voyage qui s'achève quand on a sonné la cloche, ni quand on est en rémission. On ne peut pas vraiment l'oublier et passer à autre chose, comme on le ferait pour une rupture amoureuse ou une expérience professionnelle négative. Le cancer peut ébranler vos fondations, et la reconstruction demande du temps et des efforts.
De plus, il faut faire face à des conséquences à long terme. Des parties de notre corps peuvent manquer ou ne pas fonctionner correctement et, dans de nombreux cas, notre mode de vie suit un nouveau régime strict. Les traitements laissent notre corps épuisé, avec des douleurs et des toxines dont nous avons du mal à nous débarrasser. Nous sommes si nombreux à vivre dans la douleur et l'inconfort pendant des mois, des années, voire toute une vie après. Il est normal d'être fatigué même longtemps après la fin des traitements.
Ça change votre cerveau, donc ça vous change.
Mais pourquoi est-il plus facile de faire preuve de compassion à l'égard de la bataille que vient de livrer notre corps qu'à l'égard de celle menée par notre cœur et notre esprit ?
La lutte contre le cancer n'est pas qu'un combat de corps, et le chemin de la guérison non plus. Nous nous engageons dans ce voyage avec tout notre être. Il est normal qu'elle nous transforme. Il est normal que nous remettions en question nos valeurs et que nous voulions nous concentrer sur de nouvelles choses, plus importantes, après une telle expérience.
Ce processus fait également partie de la guérison. Il peut être accablant, mais il s'accompagne de cadeaux d'une valeur inestimable, je vous le promets.
Alors... par où commencer ?
1. Soyez à l'écoute de vous-même, de vos pensées et de vos sentiments. Sont-ils différents de ceux d'avant ? Qu'est-ce qui a déjà changé dans la façon dont vous vous percevez dans le monde, et que changeriez-vous maintenant ? N'oubliez pas que le changement ne doit pas nécessairement s'accompagner de conflits. Si vous y allez doucement, toute transition peut même être agréable.
2. Soyez bon avec vous-même. Donnez-vous la permission de ressentir ce que vous ressentez aussi longtemps que vous en avez besoin. Ne supprimez pas ou ne niez pas votre colère, votre peur ou votre douleur simplement parce que vous pensez que vous "devriez" aller bien. Tout cela vient avec des informations précieuses sur qui est le nouveau vous, vous devez juste écouter.
3. Créez une communauté avec quelqu'un ou un groupe de personnes qui peuvent accueillir l'histoire de votre vie avec une compassion ouverte. Il ne s'agit pas seulement de relater des événements, mais de partager notre profonde vulnérabilité, notre véritable humanité, avec les autres. Les bonnes relations peuvent nous aider à guérir.
N'oubliez pas que si vous avez besoin de soutien, une oreille attentive est toujours proche.
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